SIG est l’acronyme de Système d’information géographique. On parle également de logiciel GIS pour sa version anglaise geographic information system.
Historiquement, les logiciels SIG s’adressent à l’urbanisme, à la logistique, aux télécommunications ainsi qu’aux gestionnaires d’infrastructures et de réseaux.
Ces dernières années, les cas d’usage entourant les systèmes d’information géographiques se sont multipliés pour atteindre de nouveaux secteurs d’activité à des fins géoéconomiques. Par exemple, le secteur immobilier et les commerces de détail trouvent un intérêt à utiliser ce genre de technologies pour détecter les bonnes opportunités d’affaires. Dans les municipalités, l’utilisation des outils en SIG dépasse la géomatique pour intéresser les élus ou les départements de développement économique ou pour mapper l’écosystème d’affaire autour d’une ville. Les avancées technologiques rendent les logiciels SIG plus nécessaires encore avec l’émergence des objets connectés (ou IOT pour Internet of Object) et les avancées de l’intelligence artificielle.
Les acteurs historiques et la nouvelle génération
1980 – Commercialisation des premiers logiciels SIG
Le leader sur le marché est ESRI avec ArcGIS, acteur historique fondé en 1969. Il est aujourd’hui utilisé dans la plupart des départements de géomatique dans le monde et par les grandes entreprises. Il dispose de nombreuses bases de données et d’un outil complet pour les plus besoins les plus avancés.
Autre acteur historique : MapInfo, fondé en 1986. Avec la sortie de MapInfo Professional, MapInfo destine son logiciel GIS aux chargés d’étude et d’aménagement territorial, aux chargés d’études d’implantation, de géomarketing ainsi qu’aux analystes des réseaux physiques et commerciaux.
Les années 2000 – Amélioration des SIG
Le début des années 2000 est marqué par le lancement de QGIS (Quantum GIS). Il s’agit d’un logiciel SIG en source ouverte. Il se démarque rapidement des logiciels SIG jusqu’à présent du fait de sa gratuité alors que les solutions GIS sont globalement onéreuses.
Les années 2020 – La nouvelle génération des logiciels SIG
Avec l’essor d’internet, les logiciels SIG deviennent plus simples d’utilisation. Début des années 2010, Carto est lancé sur promesse de rendre plus simple l’utilisation des SIG mais les coûts d’acquisition restent élevés.
Avec le début des années 2020, de nouveaux acteurs apparaissent. La promesse est de simplifier l’expérience utilisateur à la fois dans le traitement, l’analyse et la visualisation des données tout en proposant des prix abordables également aux petites entreprises.
En France par exemple, Smappen revendique par exemple une utilisation simple en ciblant les commerces de détail pour leurs études de marché. Une autre startup opérant au Canada et en France, Civision, lance quant à elle son propre logiciel SIG CivGEO. S’adressant aux aménageurs territoriaux, aux municipalités, aux chargés d’étude, aux commerces, au marketing ainsi qu’au secteur immobilier, Civision va plus loin en intégrant des analyses de données locales directement dans son logiciel SIG pour ses clients et se sert de l’intelligence artificielle pour simplifier grandement l’expérience client.
Cette nouvelle génération propose des prix abordables et l’expérience utilisateur est mis de l’avant pour permettre aux grandes comme aux petites entreprises d’utiliser les logiciels SIG. Par exemple, CivGEO propose une vaste utilisation gratuite avec des données sociodémographiques en libre-accès, des cartes gratuites et une version sans compte. Les prix démarrent par la suite à 50$ / mois.
Pourquoi les logiciels SIG sont difficiles à prendre en main?
Les logiciels SIG s’adresse d’abord à des experts et cela nécessite de comprendre les termes employés :
- Les couches (ou layers) qui représentent un type spécifique de données (routes, bâtiments rivières). Pour comprendre ce qu’est une couche, il faut imaginer comme un mille feuilles. Sa base est la carte du monde. Quand on ajoute une couche à notre carte, c’est comme si on ajoutait une garniture sur notre milles feuilles. Cette couche, c’est une base de données. On peut ainsi superposer plusieurs couches sur la carte.
- Les vecteurs qui représentent des objectifs géographiques sous forme de points, de lignes ou de polygones (pour tracer des routes ou des bâtiments par exemple).
- Des données raster sont généralement des images ou des grilles.
- La projection cartographique est un système mathématique qui transformes des coordonnées géographiques (latitude, longitude) en coordonnées sur une carte.
- Le système de coordonnée pour définir la manière dont les données géographiques sont placées dans l’espace.
- Les attributs qui désignent les données non spatiales (nom d’une ville, statistique de population, etc)
- Les formats de différentes bases de données qu’un utilisateur sans compétence technique ne pourrait pas gérer : Shapefile, geojson, etc.
- Etc
Les logiciels SIG historiques font confiance à l’utilisateur pour gérer l’ensemble de ces compétences. Avec les nouveaux SIG, la tendance est plutôt de rendre accessible à un utilisateur non technique les logiciels GIS. Dans ce cas, l’éditeur de logiciel prend directement en compte ces enjeux dans son service informatique.
De la même manière, les logiciels SIG laissent souvent le travail du traitement et de l’analyse de données aux utilisateurs. Il est alors nécessaire que l’utilisateur final soit accompagné d’un gestionnaire de bases de données pour plusieurs raisons :
- Pour faire le traitement des données et ainsi s’assurer que la base de données fournie soit fonctionnel
- Pour coder les différentes analyses. Souvent, il est requis que le technicien sache coder en python directement dans l’outil.
- Pour s’assurer que le logiciel SIG ne crashe pas à cause de l’envoi massif de données géospatiales
Est-ce qu’un logiciel SIG est fait pour moi si je n’ai pas de compétence technique?
Les logiciels SIG de dernière génération, comme CivGEO, sont adaptés aux utilisateurs finaux qui n’ont pas de compétence technique. Même sans base de données, ils peuvent accéder à des données de qualité géolocalisées et à des analyses. Ils peuvent importer facilement leurs bases de données qui seront traitées automatiquement par intelligence artificielle pour qu’elles soient visualisées correctement.
Néanmoins, la plupart des solutions SIG ne sont pas encore adaptées aux utilisateurs non techniques, même si elles le revendiquent. Pour les plus connus, l’utilisateur peut s’éviter une première facture en regardant simplement des commentaires sur le produit sur des comparateurs comme Capterra par exemple.
Comment choisir son logiciel SIG en 2024?
La vente de logiciels SIG (pour Système d’information Géographique ou GIS en anglais pour geography information system) connaît une forte croissance depuis plusieurs années et le nombre de cas d’usage est également en augmentation : prévention et gestion des catastrophes naturelles, optimisation de l’utilisation des ressources, optimisation des services publics, etc.
Une deuxième raison à cette croissance est l’accélération de l’ouverture des données par les grandes entreprises et les administrations publiques. Les logiciels SIG sont en première ligne pour visualiser ces données : démographiques, géolocalisation des entreprises, évaluation foncière, etc.
La troisième raison est les avancées technologiques avec le développement de l’intelligence artificielle qui aide à l’analyses de données géographiques et surtout avec le développement des objets connectés (ou IOT en anglais pour internet of objects).
C’est la raison pour laquelle les acteurs historiques comme ArcGIS ou MapInfo voient leurs concurrents se multiplier. C’est donc l’occasion de comparer ces différents logiciels SIG, connaître la spécialité de chacun et surtout de savoir lequel est le plus adapté selon les besoins des utilisateurs.
ArcGIS – l’acteur historique
ArcGIS est souvent le support utilisé par les grandes entreprises et les départements de géomatique des municipalités. Sa large gamme de données et de fonctionnalités sont appréciés par les utilisateurs.
En contrepartie, il lui est souvent reproché son coût significatif et la complexité de son outil. Le design de l’outil est sommaire et on peut vite se perdre dans l’ensemble des fonctionnalités.
C’est donc plutôt recommandé d’avoir un niveau avancé utiliser ArcGIS et d’avoir un budget validé au préalable.
QGIS – la solution open source
QGIS (ou Quantum GIS) est l’opposé de ArcGIS, une solution open source destiné aux passionnés. Qui dit source ouverte, dit également gratuité. Il est également apprécié pour être connectable avec d’autres applications, complétant ainsi son outil.
L’inconvénient de QGIS rejoint en partie celui de ArcGIS avec une interface qui n’est pas user friendly. Il est aussi reproché le manque de fonctionnalité et il n’est pas adapté pour des projets importants.
Il est donc plutôt recommandé d’avoir des compétences au préalable et cette solution sera la vôtre si votre projet est à ses débuts.
Mapbox – le logiciel SIG destiné aux développeurs
MapBox propose un support cartographique visuellement beau (autrement dit sa carte du monde est belle). Il propose également une large version gratuite et des fonctionnalités intéressantes comme le déplacement isochrome (on regarde la distance entre deux points selon la durée et non selon une mesure kilométrique), la géolocalisation d’adresse ou encore une visualisation 3D des bâtiments. Pour le développement de notre solution, nous sommes par exemple supportés par les cartes de Mapbox.
Néanmoins, il s’adresse d’abord aux développeurs et aux scientifiques de données qui veulent faire de l’intelligence d’affaire (business intelligence). Si vous souhaitez faire parler vos données et les faire visualiser sans savoir coder, l’utilisation de Mapbox ne sera pas forcément utile.
CivGEO – le logiciel SIG géoéconomique pour tous
Civision a développé CivGEO. Sa base cartographique est faite réalisée par Mapbox. CivGEO met à disposition +100 bases de données démographiques, économiques, immobilières avec une forte précision géographique (à 1km de rayon) ainsi que des analyses réalisées par I.A. CivGEO permet également aux utilisateurs d’intégrer directement leurs bases de données. Ce logiciel SIG se démarque par sa facilité d’utilisation en intégrant le GenAI et par son prix abordable (la version payante démarre à 50$ / mois).
Son inconvénient est que CivGEO ne permet pas à un utilisateur possédant des compétences techniques avancées de coder directement dans l’application ou d’accéder à des fonctionnalités poussées.
CivGEO est donc plutôt recommandé à des utilisateurs n’ayant pas ou peu de compétence informatique. Il convient parfaitement aux petites et aux moyennes équipes dans les secteurs immobiliers, marketing, retail ou encore les municipalités.